Si la première soirée au Prudential Center avait des allures de présentation de famille, la seconde se déploie comme un cabaret pop débridé, un “Variety night club” où Jin, plus maître de cérémonie que pop star, embarque son public dans une succession de jeux, de défis, et de clins d’œil absurdes. Ici, pas de distance, pas de façade : tout le monde joue, rit, improvise, et la salle entière devient la troupe complice du spectacle. C’est le retour du tonton, mais animé par la fièvre du samedi soir. Celui qui vous anime les after aux mariages ou aux anniversaires de cousins jumeaux que vous ne connaissez même pas. Celui que vous annoncez toujours comme embarrassant. Et pourtant !
Des jeux, des jeux et encore des jeux !
Dès le début, un “telepathy game”. Cette fois, on ne se contente pas de mimer : la scène se transforme en plateau de jeu géant. La consigne : faire deviner à Jin un mot ou une personnalité. Premier prompt : “fencing”. En un éclair, la salle entière s’anime, des gradins au parterre, chacun se lance dans un duel d’épée imaginaire. Jin capte l’ambiance, sourit, et devine : “Fencing.” Facile !
“Previously on Jiniverse ..”
Mais la suite prend une tournure digne d’un sketch. Deuxième prompt : “J-Hope”. Coup monté par son propre musicien, la salle se met à danser sur Killin’ It Girl, Mona Lisa, et enchaîne les body rolls. Jin, perdu, tente un “wave” logique… avant de réaliser, dans un moment de pure auto-dérision, qu’il vient de rater la référence à son “dance coach” préféré. Il s’effondre, s’excuse, et relance le mythique “I am sorry for my fault”, repris en chœur. La salle explose de rire : Jin, c’est ce tonton qui loupe la blague mais la rend inoubliable à force de sincérité.
L’absurdité à son paroxysme .. comme on l’aime !
La folie continue avec l’apparition du “Orange Suit Guy” lors du jeu du lendemain. La caméra balaie la salle : un fan mange une orange, un autre porte un t-shirt orange, puis, apothéose, un Lorax en costume intégral surgit en section 200 et se met à danser façon J-Hope. Jin jette l’éponge, hilare, incapable de décrypter ce code. Le Jiniverse a ses propres lois.
Côté tenues, on reste dans le registre “cabaret de quartier”. Si la veille, Jin avait opté pour un costume de marin clin d’œil à son photobook Sea of Jin Island, ce soir il hésite : taekwondo ou “rope-it” ? Après une bataille de pierre-feuille-ciseaux avec le public, il cède : ce sera le dobok. Il interprète Super Tuna en uniforme, déclenchant une vague d’enthousiasme. Ce morceau, déjà culte, prend une dimension rock inattendue : le public, du sol au plafond, reprend la chorégraphie, saute, rit, se laisse porter par l’énergie survoltée du synthé. La salle devient un banc de thons survolté, et Jin, son capitaine le plus improbable.
“Do you know BTS ?”
La soirée est ponctuée de projets fans : des bannières “Army’s laughter button, Kim Seokjin, we love you!” illuminent la salle, rappelant que l’humour et la tendresse sont au cœur de son spectacle”. Avant même le show, les VIP ont droit à un soundcheck mémorable : Running Wild, Another Level, Super Tuna. Deux fans avec des serre-têtes Super Tuna lancent la danse, Jin les rejoint, improvise la chorégraphie complète, première de la tournées. Ici, tout le monde est acteur. C’est le théâtre de l’absurdité.
Vient ensuite l’armyaoke, la roue de la fortune version Jin. Ce soir, c’est Magic Shop. “Do you know BTS ?” Le public, galvanisé par l’échec de la veille sur Astronaut, se surpasse et chante chaque parole avec ferveur. Jin, magnanime, accorde un 100/100 à tous, peu importe la justesse. Les VCRs de karaoké sont des mini-sketchs à eux seuls, Jin se mettant en scène sur fond vert, multipliant les grimaces, les clins d’œil, l’autodérision.
Trois ballades et puis s’en vont .. ou pas !
Le show sait aussi ménager des respirations. Jin s’installe au piano pour I Will Come to You, puis Abyss, puis Background. Trois ballades, trois atmosphères : la voix se fait plus intime, la salle écoute, les ARMY bombs passent du rose au bleu, devenant la seule lumière de la salle. Jin, seul sur la passerelle, semble porté par cette vague silencieuse, comme si le public le guidait à travers l’obscurité.
Mais le Jiniverse ne s’attarde jamais trop sur le drame. Après cette parenthèse, Another Level relance l’énergie : “Don’t be scared, we’ll bounce back and hit.” Le message est clair : on avance, ensemble, quoi qu’il arrive. Jin se permet même un détour guitare acoustique, si si.

“Vous ne parlez pas coréen, je ne parle pas anglais, on est quittes !”
La séquence “Sing ARMY” vire à la comédie pure. Jin taquine le public : “Vous ne parlez pas coréen, je ne parle pas anglais, on est quittes !” C’est PSY qui aurait fait les gros yeux, avec tout le respect, qu’autant de personnes puissent venir le voir sans comprendre un mot. Quoi que Jin s’efforce bien ce soir de parler la langue de Tom et Jerry. Après un Go Go massacré par la salle et un fou rire général, Jin enchaîne sur Loser, cette fois repris avec brio. Les lumières, roses et vertes, dansent sur les refrains, les feux d’artifice ponctuent les meilleurs moments.
Arrive Rope It, Jin sort le chapeau de cow-boy, fait tournoyer son micro, improvise un moonwalk. Les ARMY bombs suivent la lasso motion : la salle devient un rodéo pop, le public s’amuse, Jin aussi. Pour le final, il sort un mégaphone et fait rugir la salle, avant d’enchaîner Dynamite, Butter, Mikrokosmos, Spring Day. C’est la séquence BTS, celle où les souvenirs affluent dans chaque regard, chaque note.
Sur The Astronaut, Jin court, lance des baisers volants, déclenche une pluie de confettis et de ballons géants. Certains se coincent dans la salle, d’autres volent sur la foule. On dirait que Jin piège son public dans sa propre galaxie, le Jiniverse, où tout est possible, même l’absurde.
“Next on Jiniverse !”
Rien n’est jamais vraiment fini. Après une fausse sortie, Jin revient pour Epiphany et Moon. La salle se couvre de cœurs rouges, on les connaît maintenant. Le public chante en chœur, Jin écoute, sourit, laisse le moment durer. Pour Moon, il laisse le public lancer l’intro, puis conclut sur To Me, Today.
Ce soir-là, Jin n’a pas donné un concert. Il aura animé le plus grand cabaret de quartier de la K-pop, et chacun repart avec la certitude d’avoir vécu l’épisode le plus inédit du Jiniverse. Geonbae !
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Assistance reporter : Angel Polito, DL Team
